J’en rêvais

IÇa faisait quelques années que j’avais la chance de partir en vacance avec mon cousin Thierry. Cette année là nous avions passé le mois d’aout dans une petite ferme du Lot à Parouti. Francis, le fils avait justement avec ses potes des 650 KAWA… Il en était fou de sa 650. Il faut dire qu’elles étaient belles, toutes neuves.

La moto de Francis

La moto de Francis

L’achat

Accidentée, mais peu abimée

Accidentée, mais peu abimée

Ma 650 accidentée au 1er Jour

Ma 650 accidentée au 1er Jour

J’étais en terminal quand j’ai trouvé d’occasion cette machine. Je recherchais a l’époque une épave, une moto accidentée. Ce qui fut fait grâce a un ami, qui avait vu l’homme, qui avait vu l’ours, qu’avait mangé le facteur… enfin bref!. Une Moto bleu – beurk je déteste le bleu – la fourche pliée mais pas trop grave. Et surtout pas trop de Kilomètres. (Un quinzaine de millier je crois)

Une époque trouble

Je roulais en Zundapp 125 (voir mon article sur Zundapp) et je rêvais de liberté, d’espace en un mot de voyages. Je trainais encore mes Gaernes (bottes) dans Meaux à l’époque. Moi et mes potes, on passait des soirées entières, assis au bord de la route, à parler de bécanes et de nanas, baigné dans le blues et le marasme de ces ages là. Mais l’aventure au long cours ne passionnait guère mes copains. Ils préféraient la vitesse pour le fun, et se vantaient de leurs records comme de leurs conquêtes… Tout cela me paraissait bien futile et inaccessible, en particulier pour les filles. Je n’ai jamais sus vraiment comment m’y prendre avec les filles. J’avais eu à cette époque une aventure sympa avec Patricia, une fille rencontrée dans le train, qui s’était soldé par un échec.  J’aimais beaucoup parler de tout cela avec mon copain Philippe. Il avait des idées simples et claires sur le sujet. En un mot une grande sensibilité. Mais bon, là je m’éloigne un peut du sujet.

Ma 650, 750GT de Philippe, 125 Zundapp, ER80

Ma 650, 750GT de Philippe, 125 Zundapp, ER80

Trois ou quatre pattes…

Quand un “quatre pattes” ou une CBX passait sur la N3, on avait pas besoin de lever la tête. L’oreille suffisait pour réciter toutes les caractéristiques. On connaissait tous les modèles sur le bout des doigts, mieux que les formules de math ou les cours d’histoires. C’était une période d’évolution pour les constructeurs moto, les technologies se cherchaient encore. Pas de soucis de bruit ni de pollution a l’époque. Le paroxysme du règne du deux temps. Suzuki :380 et 750GT, Kawa KH 400,500 et 750, Yamaha : 350 RDLC et son OW31 a 4 cylindres en carré, Motobécane et sa 500 injection. Pour ne citer là que les plus remarquables… Seul Honda fidèle au soupapes innovait dans de petits  moteurs 4 temps. Très en avance avec sa  250 MV3- 6 cylindres de Mike Hailwood,  ancêtre de la fabuleuse CBX 1000 sortie en 77.

Moteur rutilant

Moteur rutilant

Mécanique et sensations

Tout cela me passionnait et m’occupait de longues journées. J’y passais soirées et parfois mes nuits à bosser, dans mon atelier sur mes motos. Nous sommes en 81 et ça fait déjà 10 bonnes années que je me passionne pour la mécanique et les motos. Une passion dévorante et tellement intense qu’elle me ferait presque passer pour un fou si je la qualifiait de charnelle… et pourtant. J’en retirais un tel plaisir. Pour avoir façonné une belle pièce, réussi une belle peinture, la découverte et l’exploration du démontage. Le remontage et les premiers tours de roues.  Rien de plus excitant…

Cadre est peint

Cadre est peint

On en vient à la deuxième partie du plaisir : rouler. La moto a une “demi-dimension”  en plus des autos.C’est ça qui fait toute la différence : Il faut 2 dimensions pour se déplacer sur un plan. Mais pour la moto, il y a ce petit plus : “prendre de l’angle”. Sensation au combien merveilleuse. Les accélérations, le bruis,les vibrations, et cette ligne d’horizon qui s’incline parfois jusqu’à la déraison… Il y a un terme pour cela : l’attaque. Rien de guerrier dans cela, rien  voir avec Mad Max. C’est juste que parfois on y laisse de la gomme, de la béquille,voir  les pots…
La sensation d’équilibre: ça c’est le bonheur le plus absolu. Le dénominateur commun de tous les sports de glisse. Les roues arrière, discipline ou j’excellai me donnait du plaisir à l’état pure. Le 125 Zundapp était d ailleurs très habile à ce petit jeu.

Remontage du Moteur

Remontage du Moteur

Philippe et moi nous retrouvions souvent après l’école. Nous allions trainer dans Meaux. C’était bien souvent le même circuit. C’était lassant, mais ça permettait de négocier courbes et freinages au quart de poil. Pas vraiment la course, non c’était plus subtile… Plutôt une recherche de la perfection, autant que de sensations. Les “Tricks” comme disent les skateurs. Un synonyme du beau geste. De toutes les façons je n’aurais pu rivaliser Philippe sa 750  GT et moi et ma petite 125… pas ridicule en courbe, mais bon.

Il faut bosser

En même temps, le bac approchait. Il fallait encore passer les deux permis moto pour pouvoir piloter la 650 kawa. (400cc et gros cubes) De toutes façon il y avait encore pas mal de boulot. Après un démontage complet et un nettoyage  complet du moteur,j’ai poli tous les carters et caches en alu.

Peinture : vernis (650 et 350)

Peinture : vernis (650 et 350)

j’ai retrouvé une fourche et divers pièces manquantes : phare, garde boue etc. En fait, à part la peinture du cadre et des divers pièces, je n’avais pas un travail énorme sur cette machine. Ce qui fait que j’ai pu passer un peu de temps sur les détails. La peintre; je voulais une moto noir. Mais il fallait un peu de fun, d’où l’idée des 3 couleurs que j’avais vu sur une 100 kawa et qui m’avait plu. C’était aussi la mode des peintures perso… Avec mes petits moyens, je ne pouvais pas m’offrir un artiste. J’ai donc utilisé une pochette de disque d’un groupe pas connu et j’ai transféré juste l’encre sur une fine pellicule souple par un procédé chimique. Puis collé cette fine pellicule, identique a une simple épaisseur de peinture, puis vernis le tout. L’effet était très réussi.

Tout le comfort

Tout le comfort

Plein d’amis…

En fait c’est une période ou j’avais plein d’amis. Des amis très intéressés. Cette année là, je n’ai jamais été si productif. J’ai refais – quand je dis refais c’est restaurer : démontage complet, peinture complète, cadre et réservoir- Donc sont passés chez moi : une 350 honda four, yamaha DTMX, ma 650, Une 2CV avec une bielle collée … réparée pendant la semaine de révision du bac ! Mais là ce sont les “faux amis”. Les vrais amis étaient là déjà depuis longtemps et bricolaient eux aussi. Il y avait Eric D., Qui restaurait sa 350 Kawa 2 temps, un mordu…Philippe J. et sa 750 Susuk, Eric S. et sa 125 Suzuky GT, avec qui j’ai passé toute mon adolescence, des heures ensembles a bricoler et a rigoler!  On s’est perdu de vu depuis.

Jim Steinman : l'ange

Jim Steinman : l'ange

Bac et après…

Youpi ça marche mon bac, ça y est, avec plus de mal que le permis, mais bon ! Ma moto super content. ça marche du feu de dieux par rapport au 125 Zundapp, mais fini les roues arrières, snif! Trop lourdo de l’avant. Mais bon on s’y fait.
J’ai travaillé cette année la toutes mes vacances en prenant soin de garder les 15 jours de septembre pour partir en vacance avec ma 650. J’ai bossé a St OUEN près de Paris. Une place que m’avait trouvé mon père. Je montais de petits appareils électroniques. J’avais des collègues trop gentils. Il y avait une super ambiance et j’avais sympathisé avec Didier M.

Les longues portés

Les longues portés

Il était gentil, et très cultivé et ça a tout de suite accroché. Nous sommes parti un week à Noirmoutier -Ce week end restera mémorable- …
Puis vinrent les vrais vacances et après une semaine en Bretagne passé avec mon cousin, direction le sud. Je devais retrouver mon amis Didier chez son grand père à Cahors. Didier m’avait promis de me faire connaitre là-bas une de ses amies : Marie Ange. Didier était ‘space’. Il flashait sur sa petite soeur, Nelly dont je tairais l’age… Là n’est pas le propos.
J’avais fini cette année là à Monflanquin, voir mon copain Francis, le roi des 650 Kawa! Pas mal de bornes cette année là, de bonnes vacances en 650, au quart de poil une merveille cette machine. Une année s’est écoulée.

Qu'est-ce qui fait là lui ?

Qu'est-ce qui fait là lui ?

Parouti (Montflanquin)

Parouti (Montflanquin)

Quelques précisions :

Si on regarde bien dans le tête de fourche (marque Segdem) on peut voir l’équipement radio. Dommage, le MP3 n’existait pas encore. Une petite lampe (a gauche)  permettait de voir clair la nuit pour insérer la clé de contact. J’avais aussi conçu un système de clé numérique. qui n’a jamais bien fonctionné. Une tirette, genre starter me permettait au guidon, me permettait aussi d’ouvrir un volet, sous le moteur sur le pontage entre les deux échappements. (voir le petit tube sous le moteur, près de la roue arrière -  photo en bas à droite)  Le bruit  du moteur passait alors de feutré à Rauque (& Roll … n’est-ce pas)

HA… oui, Les vacances !

Nelly (Cahors avec Didier)

Nelly (Cahors avec Didier)

Un an après la 1ere photo de l’article en haut.
A Gauche Cahors chez Nelly et Marie-Ange. A droite Chez Francis, Montflanquin la ferme de Parout.